"... POésieS  des Tons maJeurS ..."

 

"... Salut aux Citoyens Modernes…"


Partageons le reste ensemble,
Sans attendre quelqu’un de plus.
Hélas ! Vivons en communauté
Et refusons à ceux qui nous aiment…

Pourvoyons aux nobles brigandages
Les richesses d’un parcours sans égal.
Puisse le monde en reconnaître
L’acte de bonté originel qui
Délivre de l’effroi mystère
De…
La mort.

"…Appel à l’Ordre Raisonné…"


D’un bout à l’autre du monde,
Tant de questionnements ; tant d’incertitudes.
Mais que cherches-tu, Homme ?
Est-ce donc Moi, moi que tu as inventé ?
Alors cherche-moi, toujours et encore ;


Sans jamais vouloir t’arrêter
De peur que tu ne t’arrêtes, toi-même, en courant.

Mais regarde un peu les sons,
Et touche un peu l’air de tes ancêtres !
N’entends-tu pas les odeurs de l’existence ?


Ouvre-toi…

"…L’Œuvre Humaine…"

 

Pour peu qu’un plus petit que soi
Voit dans les voies de nos veines,
L’Amour aux jours glamour,
L’endroit idéal où se déploient
Les sévices et les malices de ses vices,
L’œuvre humaine lasse,
S’enlise,
Sans cesse éclaboussée
Par les gifles de ses doucereux glaives…
A chacun donc les limites de son royaume :
A l’éléphant, les relents de la grande forêt,
Au puceron, le poison aux horizons herbeux.
Mais à vous,
La Liberté des consciences et l’Agir du vouloir virtueux
Qui pullulent vos semences…

 

"...De part en part...
                        L’Homme et le monde..."

[...]

Hâtons-nous aux attraits de la masse décérébrée,
Décidons, pour le bien de tous,
Les perspectives d’avenir promises aux jeunes pousses.
Sous les débris d’une conscience verte et moribonde,
Injectons la loi du marché,
Pour que marche, à bon escient, la loi du Talion.

Elaguons, de la belle humanité, la vermine.

 

Tiens, une chose utile…
En voici des choses utiles :
Parlons de guerre propre, de guerre préventive,
De guerre éclaire, de guerre froide, chaude, tiède…

De guerre ethnique, de guerre de religion, de guerre régionale,
De guerre tribale, de guerre primitive, de guerre cybernétique,
De guerre chimique, guerre financière et médiatique.
Surtout, Feignons celle de la politique !!!

[...]

Et l’on gèlera des nourrissons à la froideur du lien,
Et du lien, la froideur nourrira le nourrisson par le gèle …
Et ce même nourrisson gèlera de sa coupable froideur. [...]

"….Apostrophe aux Ténèbres Lumineuses…"

[...]

Ceux qui, de leurs yeux, ont renié ta lugubre gloire :
Pillant, violant, massacrant l’Homme et le peuple, las
Munis de leurs voitures aux vitres couleurs de Loi,
N’échapperont pas au rendez-vous absolu de ta nuit noire
Devant tes méfaits bénins, Ô bienveillante Majesté,
Je m’incline, moi, misérable humain
Qui, jour après jour, savoure la lourde liberté
Des tueurs cravatés restés impunis aux crimes de leurs mains...

« …L’Indicible Douleur

                                      De La Parole… »

[...]

Mais là-bas, là-bas au milieu de la ville-forêt,
Des pleurs de Ministre :
Ô le Futur !
Que deviendront les entrailles de ma progéniture ?
Qu’adviendra-t-il de la progéniture de mes entrailles ?

Ah ! Maudit soit le Karma et celui qui l’a inventé !

 

Que merde !
Vive la liberté de faire !
Vive la liberté de faire faire !
Vive la Liberté !

Celle de ne pas faire.
Celle de promettre.
Celle de compromettre.
Celle de faire oublier le Peuple au peuple.

Vive l’argent.
L’argent de la parole !


Tant pis pour vous :
Vous prolétaires ; vous prophètes ; vous professeurs (…).
Vous bâtisseurs ; vous assaillants !
Vous assassins, ascenseurs, encensoir mythique ;
Mystères des maîtres mystiques de l’occultisme sadique et Cannibale.
La chair aux dents,
On se régale du gros intestin de l’ennemi ;
De la main sanguinolente d’un gamin.
De quel pays ?
De quel État ?

Hélas ! Doctement,
Le Bousier du globe halète une haleine de mort-vivant.
Décidément, le Dix abhorre les clercs pensants.
Alors, Maître-Bousier, dites-moi : on adule son Bourreau !
Un pas de danse à gauche, un pas d’estropié à droite :

Ndombolo, Kwasa-kwasa,
Coupé-Décalé et autres nectars pour le grand Carnaval au Katanga,
En Casamance, à Bwaké, au Kasaï, à Lubumbashi;
Pour les Princes du Darfour.
En souvenir : Soweto, Limpopo, Freetown, Abuja, Marrakech…

Populations pilonnées, perfusées ; populations profanées.

"…Le Désespoir du Libre..."

 

Il y eut un matin.
Il y eut un soir.
J’avais les pieds glacés
Dedans cet uniforme.
J’oubliais de ma femme, les derniers câlins.
Le crépuscule s’abandonnait au noir.
Parfois, je m’étalais sur les talus en fumée.
Je passais le dernier signe des normes.
La Liberté était Raison de mon désespoir.
Ah ! Horrible Bonheur qui n’ignore point de prix !
J’avançais à petit pas comme apeuré.
Et voilà que je me surprends délaissé à mon propre Sort.
J’ai vu de grands oiseaux blancs rejoindre le ciel noir.
Ceux-là, décidaient d’affronter l’infâme vie.
Et bientôt, le doute encombrait mes idées :
Serai-je le vainqueur accablé ou le plus fort ?
Sur ma route, manquaient des réverbères
Et mes prières assourdies, mouraient dans les décombres.
Peu à peu, les soupapes de mes paupières s’affaissaient
Perdu dans l’espace, la réussite semblait m’ignorer.
Mais jour après jour, je battais le fer :
Faire de cette charogne, une infinité d’ombres.
La route est si longue, la nuit jonchée de reflets.
Comme un aviateur, je m’envole vers la Liberté...

« …Plus Haut… »

[...]

Je t’offre ce roitelet, célèbre-le.
Plus fort !
Prends cette langue. Laisse celle-ci.
Oublie celle-là.
Parle.
Maintenant.
Plus fort… bordel de merde !
Transite vers moi ton bois or contreplaqué.
Laisse monter la fumée de ta Fierté.
Plus haut !
Haut les mains,
Avorton !
Abaisse le regard.
Non.
Plutôt, lève les yeux.
Plus haut ! (et, face à face) :
Le lait noir de ta terre,
Le sous-sol, les métaux, les diamants, les hommes
L’uranium, les doms toms, les icônes
Les ivoires, l’Iboga, les Gangas, le Manganèse,
Le viol.
Viol d’un peuple violé par son ignorance :
Gage de longévité des Fils bâtards anoblis
Du Seuil de l’insoutenable au Deuil de l’impardonnable !
Toujours plus haut.
(…).

"…Souffle de l’Ailleurs…"

 

Je ne vivrai jamais plus pour un « Parce que… ».
Je ne mesurerai plus le monde par un « Pourquoi ? ».
Le « Comment ?» ne m’intéressera point,
Et encore moins le « Quand ?»
J’oublierai les « Il faut » trop lourds.
Les mots vils comme « Adieu »…
Je n’écouterai plus des « Bonjours » hypocrites
Et des « Au revoir ! » sans issue.
Il n’y aura plus de « Je » à poids de plume.
Tout sera ce que sera ce qui est...

"…A Ceux du Nord…"

[...]

Mais où es-tu ?
Quoi ! que je lâche mes armes ?
Le lion peut-il, vainqueur, ôter ses crocs ?
Que je racle mon visage héros croque-mitaine?
Repais-toi de ton lot, misérable Ami.
Éventre ma terre, écartèle ses jambes, élargis son flanc
Plonges-y ton dard enferaillé…
Puise et bois jusqu’à l’enivrement,
Que m’importent la vie nue, paysages, arbres et forêts,
Lorsque, fier de mon triomphe, je putréfie la carcasse du frère ennemi ?
Frère d’infortune mélanique, frère-terre-anémié décimé, maculé, émasculé…
Repais-toi de ton Lot,
De ton eau.
Ton eau,
Eau elfique.

"…La Course Aux Idylles…"

 

Jamais avant,
Le temps ne me parut si beau.
Naguère, entre les fuites en sanglots des victimes
Et la délectation du sang frais giclant des artères
Nous nous trémoussions les doigts,
Toi la patte, moi le larynx,
Moi l’œsophage, toi le vin noir de la poitrine.
Nous,
Le cratère génital et le glissement de l’intrépide
Serpent, dévorant la douleur spastique du plaisir.
Tel un étalon à la crinière hérissée,
Nous galopions par-delà
Le vertige paradisiaque de l’Eros :
Ici, la plaine des asphodèles !
Là, le pas en avant aux étirements des soupirs.
Dedans, les Champs Elysées.
Au fond, le gémissement plaintif de la jouissive déesse.
Maintenant, sur les parois !
Au revers du Tartare !
L’Hymne à l’eau de l’Existence,
Un agréable essoufflement au bout de la course,
Où se mêlent sourires et câlins, nymphes et gaieté.
Adieu aux odeurs surplombant la forêt des égouts.
Nous revoilà : conscience, échec, peines et peurs.

"…A ceux du SUD…"


Eh ! quoi ? Meurtri !
Non.
Voyons donc le ventre ouvert de cette mère paysanne :
Un fœtus séché au soleil,
Un anus au pointu d’une kalachnikov dilaté.
Et la tête cuite du paysan empalée.
Non.
Pas assez, pas suffisamment écorchés.
Hein ? Humanité ?
Qu’est-ce que c’est ?
Connais pas moi celui-là.
Eh ! Toi. Coupe la main droite,
Ah ! C’est déjà fait…Et l’autre ?
Aussi.
Tu vois l’Ami ?
Ici, c’est Le Sud.
C’est ainsi que tu l’as toujours voulu.
Le Sud.

"...L'Horizon Fauve..."

[...]

Ancêtres oubliés, noyés dans la citerne blanche des mémoires
Pots-pourris pour tombes, ronde faconde des aïeux.
La descendance foule au pied Ozigo la lance ancestrale.
Deux. Puis, trois harpes Ngombi vibrent de leurs cordes plaintives :

Que passent les troupes de Louverture.
Que passent Delgrès,
Solitude, Hatshepsut, Candace, Amina, Nandi,
Douces Indlovukazi,
Revêtez pour une ultime lune argentée vos royales armures.