Au commencement...

         La légende confie que c’est assez tardivement, seulement à l’âge de dix-huit mois révolus, qu’il réalise ses premiers pas sous les riff d’un groupe de rock français. Le ton était donné pour l’œil averti ! Grand féru de mythologie grecque et d'écriture poétique, passeur de culture par diverses influences, mais aussi d’éducation par la  passion de transmettre, de partager et de s'enrichir avec minutie...

   Steeve-Arnaud Reckunguna-Reteno naît le 26 juillet 1977 à Port-Gentil, une presqu’île baignée par l’Océan Atlantique, située à l’Ouest du Gabon. Ses réalisations artistiques s’adressent à toutes les cultures afin de livrer en partage une œuvre singulière et syncrétique.

   Au carrefour desdites influences, les créations de Reckunguna-Reteno, très longtemps mûries, sont ancrées dans une direction Soul-Roots, proche de la World Music à la Peter Gabriel, mêlant des rythmes de construction binaire de type Soul, Pop & Rock et fusionnant, eux-mêmes, avec d’autres rythmes ternaires de l’Afrique.

 

   Sa musique, expression d’une quête esthétique permanente, porte la magie d’une enfance nourrie par les rives enchanteresses de la lagune du Fernan-Vaz - «Eliwa» en langue locale - sur laquelle l’impétuosité des vagues ballottent de vieilles embarcations égratignées par la percussion des tiges de roseaux ; elle résulte d’un imaginaire émerveillé par les rythmes de la nature, le chant des oiseaux et de la pluie sur fond de chœurs grégoriens et de gospel.

   Le passeur d’éducation est tributaire de l’élévation de l’Ancienne, sa grand-mère Catholique inspirée, comme il l’est devenu, par l’harmonie des sphères et les louanges des Séraphins.

     De l’enfance, il conserve la sacralité et l’innocence... reconnaissant la source et la force originelle de ses œuvres dans le grand Mystère de l’Amour Divin, dialoguant avec Lui dans toutes les langues de Babel dont celle de la musique qui grandit et élève.

  De l’adolescence, des influences diverses foisonnent. Anglo-saxonne, d’abord avec les artistes de la Motown tels Marvin Gaye, Al Green, Billie Holiday, Ray Charles, Etta Jones, Michaël Jackson, Nina Simone, Louis Armstrong, Aretha Franklin...Puis des références sur la scène européenne, avec les Dire Straits, Scorpions, Genesis y compris la musique celtique et classique ; Française, avec la portée des textes d’un Georges Brassens, l’émotion et la subtilité du jeu de guitare de Francis Cabrel.

   Aux premières notes de la maturité, Reckunguna-Reteno additionne aux rythmes traditionnels africains et caribéens, la dextérité d’une instrumentation multiculturelle sans renier la rigueur des universaux du terroir, la complexité du processus de création au service d’une conscience politique et existentielle, toujours alerte ; direction artistique qu’il approfondit par des écoutes assidues et l’indéniable influence de l’œuvre de Pierre-Claver Akendengue, natif comme lui de la même lagune inspirante.

   La voix de l’enfant de chœur de « Sainte Thérèse d’Avila » mue, mais Reckunguna-Reteno cultive une tessiture de grande amplitude où alternent des notes très aiguës, tel un castrat venu des temps anciens, et des notes basses, davantage telluriques, exprimant des sonorités chaudes et atypiques. Il ne voudra rien négliger mais toujours gagner en ajoutant à ses performances vocales – véritables dons de la nature - l’artifice des instruments artefacts.

   Ce sera d’abord la guitare qui rythme ses compositions pour lesquelles il fut consacré et encouragé, décrochant des premiers prix lors de différents concours de chants sur la terre des griots et des ngombistes, joueurs de harpes arquées et de cithares ; une disposition qu’il complexifiera par une sensibilité surprenante au piano ainsi qu’une apaisante mélancolie à l’harmonica.

   Le verbe, ses sonorités, ses déclinaisons, sa sémiologie, il s’en nourrira sans discontinuer, s’y dévoue dans ses études qui le conduisent en France pour un troisième cycle universitaire en Sciences du Langage, puis en philosophie et en musicologie.

    Les langues française, anglaise et n’komi se rassemblent ! chacune chatoie de ses sonorités les chansons au travers desquelles l’artiste s’accompagne de ses trois instruments de prédilection ; les chante, les déclame, mais les écrit aussi dans des poèmes inspirés et nouvelles fantasmagoriques que l’on pourrait aisément lire en écoutant sa musique.

   Enfin, il les enseigne, d’une façon vivante, à ses élèves et à ses étudiants, avec la passion de transmettre un art mais aussi des valeurs.

   Ses chansons portent effectivement des messages quelquefois graves (les enfants-soldats, les génocides, le terrorisme), mais aussi d’espoir (les joies de la famille, la rédemption par l’amour, la tolérance). Il célèbre l’homme d’émotion qui pleure son chagrin comme sa joie dans une catharsis scénique.

   Ses tremplins furent des salles de spectacle, des scènes et des Festivals entre le Québec,  la province et Paris (L’Entrepôt, les Trois Mailletz, Historock, Les Harmonicales...) où l’intérêt du public s’est toujours manifesté pour ses compositions, suscitant des échanges marquants et mémorables. « La culture, leur dit-il, doit ouvrir le cœur de l’Homme au monde, et non l’en éloigner ». Avec la bienveillance du dévot et la curiosité de l’enfant, il se branche sur l’énergie de son public pour de multiples variations de ses œuvres qu’il faut écouter puis voir, en fermant les yeux, en s’imprégnant des rythmes comme d’une bouffée d’inspiration qui ne saurait laisser personne insensible.

   Pour mettre en forme cette alchimie, le compositeur -  qui a patiemment médité son univers artistique tout  en recherchant au fil de nombreuses années  des  profils spécifiques de collaborateurs, de choristes et  d'instrumentistes, fidèles à ses aspirations, - se révèle à présent au public, aux côtés de musiciens d’expérience significative sur la scène internationale, et compte nombre de collaborations dont celle de Landry Onguelle (Compositeur, Arrangeur et Co-Directeur Artistique) ayant travaillé avec Miriam Makeba, Mory Kanté, Youssou N’Dour, Pierre-Claver Akendengue, Salif Kéita, Ismaël Lo, Richard Bona, Lokua Kanza, Annie-Flore Batchiellelys, et bien d’autres grands noms du continent africain tels que Manu Dibango et Ray Lema...


   At first...

   Legend confides that it was quite late, only at the age of eighteen months, that he took his first steps under the riffs of a French rock band. The tone was set for the trained eye !

  A great lover of Greek mythology and poetic writing, a transmitter of culture through various influences, but also of education through the passion to transmit, share and enrich oneself with meticulousness...

   Steeve-Arnaud Reckunguna-Reteno  was born on July 26, 1977 in Port-Gentil, a peninsula bathed by the Atlantic Ocean, located west of Gabon. His artistic achievements are aimed at all cultures in order to share a singular and syncretic work.

 At the crossroads of these influences, Reckunguna-Reteno's creations, which have been matured for a very long time, are anchored in a Soul-Roots direction, close to Peter Gabriel's World Music, mixing rhythms of binary construction of the Soul, Pop & Rock type and merging, themselves, with other ternary rhythms of Africa.

   His music, an expression of a permanent aesthetic quest, carries the magic of a childhood nourished by the enchanting shores of the Fernan-Vaz lagoon - "Eliwa" in the local language - on which the impetuosity of the waves toss old boats scratched by the percussion of reed stems; It is the result of an imagination amazed by the rhythms of nature, the song of birds and rain against a background of Gregorian choirs and gospel.

 

   The ferryman of education is dependent on the elevation of the Elder, his Catholic grandmother inspired, as he has become, by the harmony of the spheres and the praises of the Seraphim.

 

  From childhood, he retains the sacredness and innocence... recognizing the source and original strength of his works in the great Mystery of Divine Love, dialoguing with Him in all the languages of Babel, including that of music that grows and elevates.

   From adolescence, various influences abound. Anglo-Saxon, first with Motown artists such as Marvin Gaye, Al Green, Billie Holiday, Ray Charles, Etta Jones, Michael Jackson, Nina Simone, Louis Armstrong, Aretha Franklin... Then references on the European scene, with the Dire Straits, Scorpions, Genesis including Celtic and classical music; French, with the scope of Georges Brassens' texts, the emotion and subtlety of Francis Cabrel's guitar playing.

 

   At the first notes of maturity, Reckunguna-Reteno adds to traditional African and Caribbean rhythms, the dexterity of a multicultural instrumentation without denying the rigor of the universals of the terroir, the complexity of the creative process in the service of a political and existential consciousness, always alert; an artistic direction that he deepens through assiduous listening and the undeniable influence of the work of Pierre-Claver Akendengue, a native like him of the same inspiring lagoon.

 

   The voice of the altar boy in "Saint Teresa of Avila" is changing, but Reckunguna-Reteno cultivates a range of great amplitude where very high notes, like a castrato from ancient times, alternate with low notes, more telluric, expressing warm and atypical sounds. He will not want to neglect anything but always gain by adding to his vocal performances – true gifts of nature – the artifice of artifact instruments.

     It was first of all the guitar that gave rhythm to his compositions for which he was consecrated and encouraged, winning first prizes in various singing competitions in the land of griots and ngombists, players of bowed harps and zithers ; a disposition that he will complicate with a surprising sensitivity on the piano as well as a soothing melancholy on the harmonica.

   The word, its sounds, its declensions, its semiology, he was nourished by it without interruption, devoting himself to it in his studies which led him to France for a postgraduate university degree in Language Sciences, then in philosophy and musicology. French, English and N'komi languages come together! each one shimmers with its sonorities the songs through which the artist accompanies himself with his three favorite instruments ; sings them, declaims them, but also writes them in inspired poems and phantasmagorical short stories that one could easily read while listening to his music. Finally, he teaches them, in a lively way, to his pupils and students, with the passion to transmit an art but also values.

   His songs carry messages that are sometimes serious (child soldiers, genocides, terrorism), but also hopeful (the joys of family, redemption through love, tolerance). It celebrates the man of emotion who mourns his sorrow as well as his joy in a scenic catharsis.

 

   His springboards were concert halls, stages and festivals between Quebec, the province and Paris (L'Entrepôt, Les Trois Mailletz, Historock, Les Harmonicales...) where the public's interest in his compositions has always been manifested, sparking striking and memorable exchanges. "Culture," he told them, "must open the heart of man to the world, and not distance him from it." With the benevolence of the devotee and the curiosity of the child, he tunes into the energy of his audience for multiple variations of his works that must be listened to and then seen, by closing your eyes, by soaking up the rhythms as a breath of inspiration that should leave no one insensitive.

   To shape this alchemy, the composer- who has patiently meditated on his artistic universe while looking for specific profiles of collaborators, choristers and instrumentalists over many years, faithful to his aspirations, - is now revealing himself to the public, alongside musicians with significant experience on the international scene, and has a number of collaborations including that of Landry Onguelle (Composer, Arranger and Co-Artistic Director) who has worked with Miriam Makeba, Mory Kanté, Youssou N'Dour, Pierre-Claver Akendengue, Salif Kéita, Ismaël Lo, Richard Bona, Lokua Kanza, Annie-Flore Batchiellelys, and many other big names from the African continent such as Manu Dibango and Ray Lema. ..

 

                                    Xavier  Collet